Malgré les progrès techniques sur les nouveaux engins et l’amélioration des formations CACES® dispensées aux conducteurs, les collisions engins-piétons sont restent fréquents. 

La majorité des secteurs d’activité et types d’engins notamment : 

En logistique avec la présence quasi systématique des chariots élévateurs et gerbeurs à conducteur accompagnant. (Découvrez nos formations CACES Chariots Élévateurs et Gerbeurs accompagnant)

  • Le BTP lors de la mise en œuvre d’engins de chantier : pelleteuse, tombereaux, excavatrice, etc… (Découvrez nos formations CACES Engins de chantier).

  • En logistique avec la présence quasi systématique des chariots élévateurs et gerbeurs à conducteur accompagnant. (Découvrez nos formations CACES Chariots Élévateurs et Gerbeurs accompagnant).

Le contexte : Dans quels cas surviennent les collisions engins-piétons ?

Le marché des équipements d’engins offre des systèmes de détection qui pourraient tenter de vous convaincre. Pourtant, ces dispositifs montrent rapidement leurs limites. Revenant parfois à remettre en cause leur utilité. La complexité et les multitudes des situations à risques de collision mettent à mal leur mise en place, souvent décevante. 

Système détection anti collision piétons

La stratégie de réduction du risque de collisions engins-piétons à adopter 

La démarche de prévention du risque de collision engins-piétons permet d’intervenir à plusieurs niveaux : 

  1. À la source du risque : suppression totale ou réduction du risque.
  2. La mise en place de mesures de protections nécessaires des risques non éliminés.
  3. L’information des intervenants des risques persistants alors que les mesures de protection sont jugées insuffisantes.

Les mesures de prévention à mettre en œuvre agissant prioritairement sur :  

  • Des mesures organisationnelles, particulièrement de l’espace de travail et la réglementation stricte des zones de cohabitations engins-piétons : sens et flux de circulation, contrôles d’accès, zone d’attente pour les conducteurs, passages piétons, etc…

  • Des dispositifs techniques d’amélioration de la visibilité.

Si l’ensemble des précautions réduisent de manière encore trop insuffisantes les risques de collisions alors des mesures techniques complémentaires comme l’ajout de dispositif de détection.

Ne négligez jamais l’information des intervenants 

Dans les espaces, notamment restreint, l’interaction homme-machine constitue une source de danger permanente. Les mesures et dispositifs ne sont rien sans leur application par l’ensemble des intervenants à proximité. Les conducteurs débutants auront tendance à être nerveux et commettre des erreurs, les conducteurs expérimentés à omettre des écarts de sécurité et les piétons à négliger leur environnement.

À tout moment les conducteurs doivent être capable de voir (de façon directe ou indirecte) les personnes évoluant à proximité de leurs engins. C’est à partir de leurs informations visuelles qu’ils vont pouvoir repérer leurs environnements. Ils pourront ainsi décider de la stratégie de conduite pour prévenir les risques de collisions. 

Plus il y aura de machines et d’intervenants sur un même espace, plus les risques seront importants. La vigilance et le respect des règles de sécurité doivent se faire à tout instant.

Rappels des notions

  • Zone de masquage ou « angles morts » sont des zones masquées par des parties de l’engin, inaccessible visuellement par le conducteur depuis le poste de conduite.
  • Visibilité directe représente l’ensemble du champ de vision du conducteur dans toutes les directions sans être obligé d’adopter des postures délicates et contraignantes.
  • Visibilité indirecte couvre l’ensemble des dispositifs permettant au conducteur de voir tout ce qui ne lui est pas accessible naturellement : rétroviseurs, caméra-écran, etc…

La visibilité du conducteur

  • La visibilité du conducteur à son poste de conduite varie selon l’engin, la position de l’équipement ou les accessoires de travail.
Diagramme de visibilité pour un tombereau articulé

Si le conducteur n’a jamais de visibilité sur une zone, il est nécessaire d’apporter des solutions pour redonner la visibilité. Au moins de manière indirecte par un rétroviseur ou un système de caméra-écran. Il existe une gamme exhaustive de caméras vidéo spécifiquement conçues pour équiper les engins tels que les chariots élévateurs de manutention, engins de terrassement ou camions. Attention toutefois à ce que la mise en place de système écran ne devienne pas le moyen primaire de conduite de l’engin.

Les mesures de prévention et détection de personne pour lutter contre les collisions engins-piétons

Il est nécessaire de prendre en compte la complémentarité des éléments, entre les systèmes d’aide visuelle et dispositifs de détection.

Les systèmes d’aide visuelle

Les rétroviseurs et systèmes caméra-écran sont des aides visuelles pouvant considérablement améliorer la visibilité du conducteur sur les zones à risques. Cependant, un conducteur concentré sur ses tâches à réaliser ne sera pas toujours en mesure d’être attentifs à plusieurs sources d’informations simultanées. C’est pourquoi, l’installation de dispositifs de détection de personnes ou d’obstacles apportera la complémentarité nécessaire.

Les dispositifs de détection de personnes ou d’obstacles

Les dispositifs de détection de personnes ou d’obstacles peuvent alerter de manière visuelle ou sonore le conducteur d’un danger. Leurs limites d’usages ne leur permettent pas d’être considérés comme mesures de protection suffisante puisqu’ils ne répondent pas aux exigences réglementaires applicables aux dispositifs de protection et composants de sécurité. Ils peuvent en revanche être utilisés comme moyen d’information ou d’avertissement du conducteur ou des intervenants en cas de risque imminent. Leur déploiement s’intègre alors dans la démarche de prévention globale du risque de collision engins-piétons.

Les limites des dispositifs anti collisions engins-piétons

Encore aujourd’hui et ce malgré les innovations, aucun dispositif de détection d’obstacles n’est universel et ne peut couvrir l’ensemble des situations à risques. Il peut également arriver que des dysfonctionnements entraînent la non-détection ou à des détections intempestives. Il n’est donc pas souhaitable, si ce n’est plus dangereux, qu’ils agissent automatiquement sur les freins. Les systèmes doivent rester réservés à l’avertissement du conducteur et/ou des personnes exposées. C’est alors au conducteur d’ordonner l’arrêt de sa machine en cas de situation dangereuse.

Toujours respecter les règles de sécurité

L’installation de tels dispositifs sur vos engins ne dispense à personne de déroger aux règles de sécurité. De ce fait, même si le conducteur est maître de son engin, c’est l’ensemble de l’organisation qui doit rester impliquée. Les dispositifs ne doivent pas remplacer les systèmes d’aide visuelle. Il faut toujours permettre au conducteur d’avoir au minimum une visibilité indirecte. Les conducteurs doivent avoir reçu une formation à leur utilisation et à leurs limites d’usages ainsi qu’aux consignes de conduite à tenir en cas de survenue d’un signal d’avertissement.